DYSTOPIAN STATUES

Statues dystopiques. Anno Domini 2066 est une série de petites sculptures, à la fois farceuses et dantesques, qui évoquent les grandes statues commémoratives de l’art public traditionnel. Ces oeuvres naissent de la réflexion sur notre temps culturellement et politiquement troublé, et proposent, depuis la mise en garde et l’ironie, des monuments dans un futur indésirable.
Par conséquent, je me suis approprié des langages anachroniques, plus propres aux systèmes absolutistes ou régimes autoritaires (des codes qui aujourd’hui semblent resurgir timidement) pour les détourner en quelque chose de grotesque. Ceci est une tactique d’avertissement qui opère par une réduction à l’absurde.

Ces statues dystopiques s’inscrivent dans les nouvelles versions de l’art antimonumental qui essayent de remettre en question et dépasser les conventions démagogiques du monument traditionnel (essentiellement apologique ou utopique). Mais au contraire des deux lignes d’action habituelles –interventions sur des monuments existants (Christo et J.Claude, Wodiczko, Haacke) et des formulations critiques dans des nouvelles œuvres (Serra, Gerz, Ullman, Attie), ces statues dystopiques n’opèrent pas sur des lieux spécifiques, en revanche, elles sont placées dans un temps de préférence indésirable.

Les sculptures se conforment à partir d’une matière informe –évocation du Chaos, du Mal- pour acquérir des formes plus ou moins précises, entre la grandiloquence et le burlesque, moitié martiales, moitié caricaturales.
La date ?
2066…

%d bloggers like this:
search previous next tag category expand menu location phone mail time cart zoom edit close